Immunorégulation au cours de l’ échinococcose kystique /hydatidose : Impact sur  le pronostic et  les biothérapies

Prof. Chafia Touil-Boukoffa

Equipe : ‘’ Cytokines et NO Synthases/ Immunité et Pathogénie ‘’

LBCM-FSB-USTHB

L’échinococcose kystique /hydatidose est une parasitose transmise à l’homme par le stade larvaire d’un cestode : Echinococcus granulosus. Elle est caractérisée par une évolution lente et silencieuse. L’adaptation  étroite et durable du parasite à son hôte implique la mise en place de stratégies complexes et évolutives, lui permettant d’éviter ou de contrecarrer les mécanismes de rejet par le système immunitaire. De plus, la variabilité et la sévérité de l’expression clinique de cette parasitose sont associées à la durée et à l’intensité de l’infection mais également à la pluralité antigénique.

Le diagnostic est délicat, souvent tardif avec cependant une fréquence de récidive non négligeable. Les chimiothérapies utilisées font appel aux carbamates de benzimidazole ainsi qu’aux dérivés de l’isoquinoline.Les données accumulées au cours de cette dernière décennie par les différentes équipes de recherche relatives à l’élucidation des aspects mécanistiques du rapport hôte/Echinococcus granulosus, sont en faveur de la coexistence des quatre sous populations effectrices TCD4+: Th1, Th2, Th17 et Treg (Touil-Boukoffa et al., 1997 et 1998; Rigano et al., 2004; Ait-Aissa et al., 2006; Mezioug et Touil-Boukoffa, 2009,2012 ; Amri et al,2007 ;2009; Siracusano et al., 2012 ). Plusieurs travaux ont rapporté l’implication de la voie Th1dans l’immunité protectrice ou la résistance à l’infection. A l’inverse, la déviation vers les voies Th2 et Treg reflètent la susceptibilité à la maladie (Amri et al,2009). Les travaux menés par notre équipe ont contribué à la mise en évidence de l’implication d’une forte production de NO au cours de l’échinococcose kystique. Dans ce contexte, la NOS2 entre en compétition avec l’Arginase pour le même substrat la L-Arginine. L’expression de la NOS2 est régulée par les cytokines issues des quatre sous populations (Amri etal,2007 ; Amri et Touil-Boukoffa, 2015 : Soufli et al, 2016 ; Khelifi et al, 2017). La compréhension des mécanismes d’action et des interactions dans le contexte de l’engagement du réseau cytokinique a permis de situer les déviations immuno-pathologiques (Amri et al 2015 ; Zeghir Boutedja et al, 2017) et de moduler expérimentalement la réponse immunitaire vers les voies protectrices. C’est dans cette optique que notre équipe a évalué in vitro et in vivo sur un modèle expérimental d’echinococcose secondaire, l’effet des différentes cytokines marqueurs des 4 sous populations TCD4+(Th1, Th2, Th17 et Treg) et sur la balance NOS2/Arginase).

Les travaux réalisés par notre équipe permettront de mieux appréhender cette maladie et de mettre en place des mesures prophylactiques adéquates. Ils devraient également ouvrir de nouvelles perspectives thérapeutiques pour cette pathologie (Labsi et al, 2016 ; 2017). Enfin, l’échinococcose kystique constitue un nouveau modèle parasitaire très prometteur pour la compréhension des mécanismes physiopathologiques impliqués dans de nombreuses pathologies parasitaires. De même, des études récentes rapportées sur les helminthiases leur octroient un atout supplémentaire dans la compréhension d’autres mécanismes physiopathologiques impliqués dans les maladies inflammatoires chroniques, l’allergie ou les maladies auto-immunes et ce, grâce à leur pouvoir immuno-régulateurs.

Les projets de recherche  menés par   notre équipe ‘’équipe cytokine et NO Synthases/Immunité et Pathogénie ‘’s’articulent autour  des points suivants :

a- La recherche de bio-marqueurs de pronostic, de suivi de patients  et d’aide au diagnostic clinique.

b- La mise au point de stratégies bio-thérapeutiques  portant sur les  cytokines, anti-cytokines,  agents pharmacologiques régulateurs de synthèse de cytokines,  biomolécules extraites de plantes.

C- L’ utilisation de  composants helminthiques-hélminthothérapie   en vue de  d’inhiber les processus inflammatoires de pathologies inflammatoires chroniques( MICI) et  maladies auto immunes à travers l’inhibition des voies TH1/TH17.

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